Placement
Décryptage

Quels choix d’épargne en temps de crise ?

par La rédaction - le 24/11/2020

En 2020, l’épargne réglementée séduit massivement. L’assurance-vie souffre de la faveur des Français pour les placements liquides. L’épidémie de la Covid-19 rebat les cartes des placements privilégiés par les épargnants, mus par un besoin de sécurité.

 La crise sanitaire et le premier confinement ont généré un surcroit d’épargne, avec une hausse du patrimoine financier des ménages de 50 milliards d’euros à la fin du mois d’août 2020, d’après les chiffres du Conseil d’analyse économique dévoilés au début du mois d’octobre. Précisons que la majorité de cette épargne (70%) a été constituée par les 20% des ménages les plus aisés.

Depuis, les Français continuent à se constituer une épargne de précaution par besoin de sécurité. D’après un sondage diffusé à l’automne par l’assureur Aviva, 65% des Français envisagent d’épargner davantage dans les prochains mois. Ils privilégient des placements liquides et sans risque.

Des records attendue pour l’épargne réglementée

En période de crise des produits comme le Livret A et le livret de développement durable et solidaire (LDDS) ont la cote auprès des épargnants. Sur les 9 premiers mois de l’année, la collecte atteint 32,74 milliards d’euros sur ces produits d’épargne réglementée, toujours plébiscités par les Français.

Si, avec 1,26 milliard d’euros en septembre pour le livret A, et 20 millions d’euros pour le LDDS, le rythme de la collecte se ralentit, on s’attend à des montants records pour l’année 2020. Alors même que la rémunération n’est pas au rendez-vous, l’épargne réglementée continue à séduire massivement, et ce mouvement pourrait être amplifié par le second confinement.

En revanche ce mouvement d’épargne ne bénéficie pas à l’assurance-vie, car les Français privilégient des solutions d’investissement plus facilement mobilisables.

Défaveur pour l’assurance-vie

Depuis mars, l’assurance-vie ne cesse de perdre du terrain. Avec, 800 millions d’euros de décollecte, en septembre, l’assurance-vie a franchi la barre des 7 mois de décollecte, un mouvement amorcé en mars, avec l’explosion de la crise sanitaire. Ce mouvement de décollecte est inédit. Rappelons que les deux années précédentes, un seul mois de collecte négative avait été enregistré dans toute l’année, en décembre 2018 et en décembre 2019. L’assurance-vie fait normalement figure de placement favori des Français. Toutefois, en termes d’encours, ce placement garde sa première place. L’assurance-vie totalise fin septembre 1760 milliards d’euros d’encours.

À titre de comparaison les livrets A ne totalisent que 443 milliards d’euros d’encours. Traduction de l’aversion au risque des épargnants, la part des supports en unités de comptes, traditionnellement jugés plus rémunérateurs mais plus risqués que les fonds euros, progresse lentement pour atteindre 34% de la collecte. En 2019, cette part n’atteignait pas encore tout à fait 30%.

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