Placement
Décryptage

Choix d’investissement : les actions peinent à convaincre

par La rédaction - le 03/05/2023

Dans leur choix d’investissement, une faible proportion d’épargnants s’oriente vers les placements boursiers. Pourtant, dans le cadre d’une stratégie long terme, l’investisseur est le plus souvent gagnant en terme de rendement à miser sur les actions cotées.

En 2022, huit Français sur dix déclarent épargner régulièrement ou occasionnellement : une proportion en baisse par rapport à 2021, d’après le Baromètre 2022 de l’épargne et de l’investissement de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Attention aux solutions de facilité

Dans une très grande majorité, les Français plébiscitent les livrets réglementés pour placer cette épargne (88%). Et près d’un Français sur deux laisse son épargne sur son compte courant. Pourtant conserver sa trésorerie sur son compte bancaire, c’est prendre le risque qu’elle se déprécie avec la reprise de l’inflation (+5,7% d’inflation annuelle selon de l’Insee fin mars 2023). L’investissement dans les livrets réglementés comme le Livret A dont la rémunération a été relevée à 3% depuis le 1er février 2023 ne protège non plus pas assez l’épargnant de l’érosion monétaire causée par l’inflation.

Et l’investissement en actions ?

Durant les douze derniers mois, 32% des épargnants ont investi dans le cadre de leur contrat d’assurance-vie ou dans le cadre d’un plan d’épargne retraite (PER). 8 % ont opté pour de l’immobilier locatif (SCPI, OPCI). 17 % des épargnants ont choisi de placer leur épargne en bourse.

Un tiers d’entre eux considère que le moment n’est pas propice aux placements en actions, une proportion en hausse par rapport à 2021. Ils mettent en avant les incertitudes sur l’évolution de la situation économique. Les intentions de souscription de placements en actions dans les douze prochains sont au plus bas depuis 2019 (19 %). Pour mémoire, en 2021, un Français sur quatre envisageait un placement en action dans le prochains mois. Deux français sur trois estiment que les actions constituent un placement réservé aux personnes averties. L’investissement en bourse nécessite effectivement de connaitre certains rouages.

Se former aux principes de la bourse

En mars 2020, en pleine crise sanitaire, plusieurs centaines de milliers de nouveaux investisseurs se sont lancés en bourse, espérant profiter du creux du marché pour réaliser de bonnes affaires. « Ces apprentis investisseurs, attirés par ces baisses soudaines, voulant être servis en priorité et ne maîtrisant pas les règles basiques de la Bourse, ont connu des déconvenues, parfois considérables » souligne à cet égard le rapport 2020 du médiateur de l’AMF publié en mai 2021.

Les investisseurs doivent notamment se familiariser aux quatre principaux types d’ordres d’achat ou de vente sur des titres détenus en direct ou sur des fonds (OPCVM). Selon l’ordre choisi, est privilégié la rapidité d’exécution, la quantité ou le prix. Ainsi, un ordre à cours limité sécurise le prix auquel l’investisseur souhaite acheter ou vendre un titre mais l’expose à subir une perte d’opportunité. À l’inverse, l’ordre au marché – prioritaire sur tous les types d’ordres – garantit la quantité mais pas le cours d’exécution.

Maitriser le couple rendement risque

Dans les principaux critères de choix à prendre en compte dans le choix d’un placement, le rendement attendu et le niveau de risque sont prioritaires. Or une large majorité d’épargnants considère que le placement en actions est risqué. Un écueil de taille dans la mesure où quatre français sur dix se disent résolument réfractaires au risque.

La perspective de rendements plus élevés constitue cependant un argument déterminant pour encourager les placements en actions ainsi que la perspective d’une gestion sans frais. Or dans le cadre d’un investissement à long terme (dix ans et plus) les placements en actions constituent une solution à envisager pour faire fructifier son épargne. En effet, historiquement, un placement diversifié en actions sur 15-20 ans a procuré en moyenne 5 à 7% de rendement par an d’après les chiffres de l’AMF. À la longue, les placements en actions procurent donc souvent un rendement plus élevé que les placements garantis.

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